Les élu·e·s de Demain Angers défendent une métropole vraiment engagée pour la transition ! Conseil d’Angers Loire Métropole 8/9/25
- AESangers

- 9 sept.
- 7 min de lecture
Les élu·e·s de Demain Angers défendent une métropole plus transparente, plus écologique, et vraiment engagée pour la transition ! 🌍✊
💻 Stratégie pour un numérique responsable 👉 Bruno Goua a souligné la nécessité de la sobriété numérique, en rappelant que le vrai enjeu ce sont les transports et le bâtiment (85% des émissions d'ALM). Et sans indicateurs concrets, la charte reste de l’intention. Quelle est la stratégie de notre agglomération concernant l'intelligence artificielle ?
🔥 Neutralité carbone et rapport GRDF 👉 Claire Schweitzer a pointé le décalage entre les objectifs 2030 et les résultats trop faibles : « S’engager c’est bien, mais il faut des moyens concrets pour rénover, pour les transports, pour la transition. »
🌱 Transition écologique : valorisation des urines humaines en agriculture 👉 Elsa Richard a soutenu ce projet innovant, tout en rappelant l’urgence de sortir des pesticides et de soutenir massivement l'agriculture biologique. Avec déjà 18,1 % de surfaces agricoles en bio, ALM doit viser 30 puis 50 % d’ici 2030 et obtenir le label Territoire Bio Engagé.
🚗 Gestion des parkings et subventions cachées 👉 Silvia Camara-Tombini a dénoncé le coût caché du parking-silo de l’Académie : 6,9 M€ d’argent public. « Ce n’est pas parce qu’un projet est légal qu’il est pertinent. »
Les interventions in extenso
1- Stratégie pour un numérique responsable (DEL-2025-188)
La démarche présentée est légitime et même nécessaire. Elle s’inscrit dans une volonté de sobriété et de responsabilité que nous partageons.
Mais il faut rappeler un élément de contexte : dans notre agglomération, le numérique représente une part très faible des émissions de pollution – environ 0,17 %. Les principaux postes d’émissions restent les transports et le bâtiment, qui concentrent l’essentiel de l’impact environnemental. Et les récentes études montrent même une baisse du télétravail, ce qui signifie davantage de déplacements et donc plus d’émissions liées aux transports.
Le numérique, dans certains cas, permet de réduire ces impacts : je pense aux démarches administratives dématérialisées ou aux réunions organisées en visioconférence, qui évitent de nombreux trajets, tout comme les commissions en visio-conférences qui devraient être étendues.
Ce qui nous interroge aussi, c’est que nous n’avons aujourd’hui aucune mesure réelle de l’efficacité de cette charte. Comment vérifier que les objectifs affichés produisent bien des résultats concrets ? Sans indicateurs précis, nous restons dans le domaine de l’intention.
Enfin, une nouvelle étape s’ouvre avec l’arrivée de l’intelligence artificielle. Cette évolution demande certainement que nous réétudiions en profondeur tous nos usages, pour mesurer à la fois les gains possibles et les risques en termes de consommation énergétique, de souveraineté et d’inclusion. Quelle est la stratégie de notre agglomération en la matière ? Existe-t-il une démarche globale partagée avec les communes du territoire ? Quelle est la position d’Angers Loire Métropole par rapport à l’annonce faite la semaine dernière par la Région des Pays de la Loire, qui a présenté la mise en place d’une ‘IA territoriale’ via Gigalis ?
5- GRDF - Concession de distribution du gaz - Présentation du rapport d'activité 2024 (DEL-2025-192)
Ce bilan du réseau de gaz et donc des consommations sur notre territoire est l’occasion de refaire un point sur les engagements très ambitieux (et donc très louables) de notre collectivité d'atteindre la neutralité carbone en 2030.
Je relisais un article d'octobre 2024 paru dans Ouest France relatant des échanges ici même entre votre exécutif et mon camarade et collègue Yves Aurégan. Merci la presse de nous faire des transcriptions que nous n’avons plus par ailleurs ! Je ne vais pas redire ce que mon collègue a brillamment dit il y a quelques mois, objectif ambitieux, mais résultats ? Beaucoup d’inquiétudes sur ce point.
Car, si l’on regarde la courbe des émissions de gaz à effets de serre sur notre territoire, il semblerait que nous soyons sur une pente douce, très douce, trop douce au regard des objectifs de baisse de 60 % des GES émis sur notre territoire.
Vous allez nous répondre que oui cela va être compliqué, que vous ne maîtrisez pas tout, certes. Pourtant c’est bien vous qui engagez le territoire dans cette perspective. Où sont les plans d’action promis ? Par exemple, si l’impact sur les consommations d'énergie des ménages est faible à notre niveau, la légère augmentation de la consommation de gaz présentée dans ce rapport, alors qu’il y a une baisse du nombre de clients, interroge sur les leviers de la sobriété. Quel accompagnement du territoire pour la rénovation énergétique des bâtiments, vu que les gouvernements successifs que beaucoup de membres de votre exécutif ont soutenu ont sabré dans les grandes largeurs dans ce qui est un outil capital pour améliorer le confort thermique des ménages et donc la baisse des émissions. Si l’impact sur les consommations d'énergie des ménages est faible à notre niveau, quel impact de votre action sur les autres leviers de baisse, les transports en particulier ?
Après les Assises, après les plans d’actions, le label Territoire Engagé pour la Transition Ecologique, quelles sont les perspectives concrètes, parce que s’engager c’est bien, encore faut-il avoir les moyens de ses engagements !
6- Transition écologique - Filière de valorisation des urines humaines en agriculture - Chambre d'agriculture des Pays de la Loire - Attribution de subvention (DEL-2025-193)
Monsieur le Président, chers collègues,
Nous examinons ce soir une délibération qui concerne la structuration d’une filière locale innovante : la valorisation des urines humaines en agriculture. Ce projet, soutenu par Angers Loire Métropole et la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, s’inscrit pleinement dans une logique d’économie circulaire et de sobriété. Il s’agit de réduire à la fois les intrants chimiques, les coûts de traitement des eaux usées, et la consommation d’eau domestique. Bref, un projet qui illustre ce que peut être une véritable transition écologique, fondée sur l’intelligence des cycles naturels.
Mais si cette innovation est intéressante, il est essentiel de rappeler le contexte : aujourd’hui, nos écosystèmes et notre santé sont gravement menacés par l’usage massif de pesticides :
👉 L’État français vient d’être condamné pour inaction face à la contamination généralisée de la biodiversité aux pesticides.
👉 Le fonds d’indemnisation des victimes des pesticides connaît une explosion des demandes, révélant l’ampleur des drames humains liés à ces substances. L’association "Soutien aux victimes des pesticides" en témoigne en Maine et Loire et sur ALM.
👉 Et pourtant, certains responsables politiques proposent encore de réintroduire des néonicotinoïdes comme l’acétamipride, malgré leurs effets connus sur la santé et les pollinisateurs.
Dans ce contexte, la responsabilité des collectivités locales est immense : nous devons protéger nos concitoyens et nos territoires.
Or, nous avons à Angers Loire Métropole une vraie carte à jouer. Déjà, 18,1 % de notre surface agricole utile est engagée en bio : c’est au-dessus de la moyenne nationale. Nous pouvons et nous devons aller plus loin, en visant un objectif de 30 % puis 50 % de surfaces bio à horizon 2030.
Pour cela, nous proposons que notre territoire se dote du label “Territoire Bio Engagé”, comme l’ont déjà fait plusieurs collectivités en Pays de la Loire. Ce label valorise les communes et intercommunalités qui atteignent des objectifs ambitieux en bio, dans les champs comme dans les cantines.
La filière de valorisation des urines que nous lançons ce soir ne doit pas être pensée isolément : elle s’inscrit dans une stratégie plus globale, où l’agriculture biologique est au cœur de la solution. Car le bio, c’est moins de pesticides, moins de risques sanitaires, et une agriculture plus résiliente face aux défis climatiques.
En somme : soutenir l’innovation, oui, mais surtout soutenir l’agriculture de demain. Celle qui protège la santé des habitants, la biodiversité de nos campagnes, et la qualité de notre alimentation.
C’est pourquoi nous voterons cette délibération, tout en appelant à renforcer notre ambition :
engager Angers Loire Métropole dans une trajectoire de sortie des pesticides,
soutenir massivement l’agriculture biologique, et obtenir dès 2026 la reconnaissance officielle de notre territoire comme “Territoire Bio Engagé”.
Je vous remercie.
10- Contrats de prestations intégrées (CPI) - Gestion du stationnement - Alter services - Rapport annuel 2024 (DEL-2025-197)
Monsieur le Président, cher.e.s collègues,
Nous pouvons nous réjouir des bons résultats de recettes des parkings en ouvrage gérés par Alter Services, car ceux-ci ont en effet été de 876 000€ supérieures aux prévisions (1,238M€ au lieu de 362k€ prévus).
Si la gestion des parkings se porte bien : pourquoi subventionner spécifiquement le ticket horaire du futur parking-silo de l’Académie ? Alors que ce projet avait été présenté par votre prédécesseur et validé plusieurs fois par vous publiquement comme coûtant 0€ d’argent public. On a découvert (et Yves Aurégan est déjà intervenu à ce sujet) en lisant les annexes qu’il coûtera à ALM 2 M€ à la construction et 150 k€ tous les ans pour les charges d’exploitations. ALM aura donc payé 5.4 M€ à la fin de la concession, à quoi il faut ajouter 1,5 M€ d’argent public pour rendre le projet réversible (après nos interventions). Soit un total de 6,9M€ !
Comment cela disparaît-il des comptes d’ALM ? Grâce à une astuce financière : Alter verse moins, sur ce parking, à ALM que ce qu’il devrait. Cette différence, même si elle n’apparaît pas au budget, reste bel et bien une subvention déguisée pour financer le parking.
Au-delà des questions financières, j’aimerai savoir quel est le rapport pour lequel nous devons prendre acte. En effet, celui présenté en commission transition écologique et celui de ce soir présentent des divergences. Notamment une petite phrase glissée dans le rapport qui a retenu notre attention et qui n’apparait pas dans le rapport validé en commission. C’est à la page 10, je cite : “Malgré 4 recours qui ont tous été rejetés validant ainsi la pertinence des choix programmatiques de l’ouvrage, les différentes autorisations administratives - permis de démolir, d’aménager et de construire - ont été dûment déposées et ont obtenu un avis favorable”.
Permettez nous de faire 1 remarque à ce sujet :
Il est question de “recours rejetés validant la pertinence de l’ouvrage”. Or, ce n’est pas parce que quelque chose est légal que c’est pertinent : je pourrais vous citer de nombreux projets réalisés par vos prédécesseurs qui étaient légaux mais que vous ne jugiez pas pertinents. A ma connaissance, le tribunal ne s’est pas positionné sur le terrain de la pertinence mais bien uniquement de la légalité…



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