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Sécurité, transparence, justice sociale et ville inclusive, l'essentiel des interventions de Demain Angers au CM du 24 novembre 2025

Dernière mise à jour : il y a 19 heures


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Conseil municipal du 24 novembre 2025

Synthèse des interventions du groupe Demain Angers

Lors de la séance du 24 novembre, les élu·e·s du groupe Demain Angers ont interpellé la majorité sur plusieurs dossiers majeurs, autour d’un fil conducteur : la nécessité de politiques publiques plus transparentes, plus justes et davantage centrées sur la prévention.


Sécurité : agir sur les causes profondes

Au sujet du bilan 2025 de la Direction Sécurité-Prévention, Yves Aurégan a salué le travail de la police municipale et des médiateurs, avant d’appeler à dépasser les opérations ponctuelles de lutte contre les trafics. Il a plaidé pour une police de proximité, plus présente et identifiable dans les quartiers, et pour une action ciblée sur les racines de l’insécurité : ségrégation scolaire, inégalités sociales, recul des services publics.Le groupe propose l’organisation d’Assises de la sécurité et de la prévention associant habitants et acteurs de terrain.


Ancien site de la Banque de France : coût et méthode contestés

À propos des deux millions d’euros de travaux demandés pour l’ancien site de la Banque de France, Silvia Camara-Tombini a dénoncé une absence de transparence : ce montant, presque équivalent à celui de l’achat, n’avait jamais été annoncé. Elle regrette aussi le choix d’un équipement centralisé, rappelant que des implantations de proximité auraient été plus adaptées aux besoins des habitants. Le groupe s’est abstenu.


Subvention aux cantines du privé : demander des contreparties

Sur la subvention municipale aux cantines des écoles privées sous contrat, Claire Schweitzer a rappelé que celle-ci est facultative et que la situation angevine reste marquée par une forte ségrégation scolaire. Elle demande que cette aide fasse l’objet d’un protocole d’engagements, incluant des efforts réels de mixité sociale et davantage de tarification sociale dans le privé. Le groupe s’est abstenu.


Accessibilité : des retards inquiétants

Enfin, au sujet du rapport 2024 de la Commission Communale d’Accessibilité, Rachel Capron a pointé un manque d’évaluation et de transparence, un rythme trop faible des mises en accessibilité, et des aménagements parfois non conformes.Elle rappelle l’obligation légale de publier chaque année le bilan des travaux d’accessibilité, aujourd’hui absente, et appelle à un plan chiffré et accéléré pour faire d’Angers une ville réellement inclusive.


À travers ces interventions, le groupe Demain Angers réaffirme son exigence de transparence, de justice sociale et de proximité, et appelle la majorité actuelle à engager des politiques plus cohérentes, plus participatives et au service de l’ensemble de la population angevine. 



Interventions complètes (seul le prononcé fait foi)


Dossier en exergue : Bilan d’activités 2025 de la direction Sécurité - Prévention

Intervention d’Yves Aurégan


Monsieur le Maire, chers collègues,

Communication du document présenté à 16h, nous n’avons pas pu l’étudier convenablement.

Je voudrais commencer cette intervention par deux hommages.

D’abord à notre police municipale et les médiateurs, pour son travail quotidien au service de la sécurité et de la tranquillité publique. Leur engagement, souvent discret mais essentiel, mérite d’être salué.

Ensuite, en tant qu’écologiste, rendre hommage à Mehdi Kessaci, assassiné à Marseille parce qu’il était le frère d’Amine Kessaci, militant écologiste et associatif engagé contre le narcotrafic. Dans Le Monde, Amine appelle l’État à agir : renforcer les services publics, lutter contre l’échec scolaire, soutenir les familles, doter les enquêteurs et les forces de l’ordre de vrais moyens. Et il pose cette question terrible, qui résonne bien au-delà de Marseille : « Nous comptons nos morts, mais que fait l’État ? »

Ces mots nous rappellent que la sécurité n’est pas un slogan. C’est une question grave, qui exige du courage politique et non des réponses ponctuelles ou spectaculaires.

Angers n’est pas Marseille, mais Angers ne peut pas ignorer les causes profondes qui, partout en France, nourrissent les tensions. Là où les services publics reculent, où les inégalités s’installent, où les jeunes n’ont plus de perspectives, la violence finit par trouver sa place. Notre responsabilité est donc double : traiter l’urgence, oui, mais aussi agir sur les racines du problème.

Les opérations coup de poing contre les points de deal sont nécessaires. Elles rassurent et limitent l’installation durable des trafiquants. Mais elles restent ponctuelles : on disperse un point de deal ici, il réapparaît là. Ce sont des actions utiles, mais insuffisantes pour créer un changement durable.

C’est pourquoi nous avons besoin d’une police réellement ancrée dans les quartiers, visible, régulière, identifiable par les habitants. Une police qui connaît les acteurs locaux, les dynamiques de rue, les tensions qui montent. Une police qui n’intervient pas seulement quand tout s’embrase, mais qui prévient, qui écoute, qui apaise.La sécurité ne repose pas seulement sur l’intervention et sur la répression : elle repose aussi sur la relation, sur la confiance, sur la présence humaine.

Mais même une bonne police de proximité ne peut pas tout. Car les causes sont plus profondes.

Une partie du problème relève de l’éducation, de l’égalité des chances et de cette ségrégation scolaire qui perdure dans notre ville.

À Angers, nous savons que certains établissements concentrent les difficultés. Il suffit de regarder les indices de positionnement social des écoles. Cette concentration alimente un sentiment de relégation chez de nombreux enfants et adolescents, qui ont le sentiment d’être assignés à un destin.Et au final, cette ségrégation construit une ville à deux vitesses, où certains grandissent avec toutes les chances et d’autres avec la conviction que l’avenir leur est fermé.Nous devons lutter avec détermination contre cette relégation, car elle fragilise non seulement l’école, mais aussi la cohésion sociale et donc la sécurité.

Enfin, une autre dimension est trop souvent oubliée : la démocratie participative.

Pour construire des solutions durables, il faut partir du terrain. Les habitants sont les véritables experts de leur quartier : ils savent ce qui fonctionne, ce qui coince, ce qui manque. Ils connaissent la réalité des rues, des places, des halls, des écoles.

C’est pourquoi nous proposons de renforcer fortement la participation citoyenne dans les quartiers, avec :

·         de vraies assemblées de quartier, dotées de budgets participatifs, notamment sur la prévention, la sécurité et la jeunesse ;

·         des espaces de dialogue permanents, réunissant parents, associations, travailleurs sociaux, commerçants, acteurs économiques, forces de l’ordre et institutions.

Parce que la sécurité ne se décrète pas d’en haut. Elle se construit, au quotidien, avec celles et ceux qui vivent la réalité du territoire.

C’est pourquoi nous proposons aussi de mettre en place dès que possible des Assises de la sécurité et de la prévention associant et consultant tous les acteurs : citoyen.nes, professionnel.les, chercheur.se.s, juges, policiers, éducateurs.

Pour conclure, oui, il faut une action ferme.Mais sans prévention, sans justice sociale, sans services publics renforcés, sans police de proximité, cette lutte restera un pansement plutôt qu’un vrai remède durable.

Agissons avec sérieux, avec cohérence, et surtout avec les habitants.C’est ainsi que nous préserverons Angers, aujourd’hui et pour demain.

Je vous remercie.


1- Ancien site de la Banque de France - Travaux - Attribution d'un fonds de concours à Angers Loire Métropole

Intervention de Silvia Camara-Tombini


En juin dernier, nous avons voté l’acquisition de ces bâtiments pour un montant de 2 635 000 €. Aujourd’hui, on nous demande d’approuver des travaux de réaménagement estimés à… 2 millions d’euros supplémentaires.

Autrement dit, des travaux presque aussi coûteux que l’achat lui-même.

Lors du vote d’acquisition, jamais il ne nous a été indiqué ni en conseil municipal ni au conseil d'agglomération que de tels montants seraient nécessaires. Jamais il n’a été question d’un projet global à près de 4,6 millions d’euros. Cette absence d’information complète et anticipée à l’ensemble des élus crée un problème de méthode.

En commission, il nous a été expliqué que les travaux concernaient principalement les sous-sols et les espaces sanitaires. Très bien. Mais pour 2 millions d’euros ?Un tel écart entre ce qui nous avait été présenté et ce qui nous est demandé aujourd’hui pose question. Et il aurait dû être anticipé (j’ose espérer qu’il l’était de votre côté), expliqué et partagé avant l’achat du bâtiment. 

Nous voulons également rappeler que ce projet concerne directement les agents de la police municipale. Depuis des mois, des inquiétudes sont exprimées quant à leurs conditions d’entraînement et à l’adaptation du site. Nous espérons que ces travaux répondront réellement à leurs besoins et qu’une véritable concertation aura été menée avec eux et avec les organisations syndicales pour que le dojo, notamment réponde à leurs besoins.

Car un équipement de cette importance ne peut pas être conçu sans associer celles et ceux qui y travailleront chaque jour.

Enfin, nous regrettons que l’investissement global - près de 4,6 millions d’euros - n’ait pas été l’occasion d’ouvrir un débat plus large sur la stratégie de sécurité de la ville.  Nous continuons de penser qu’une implantation décentralisée, avec plusieurs antennes dans les quartiers, aurait permis plus de proximité, plus de réactivité et une présence plus rassurante pour les habitants. Plutôt que de concentrer nos moyens dans ce qui s’apparente de plus en plus à un bunker en plein centre-ville, nous aurions pu renforcer le lien direct avec la population.

Pour toutes ces raisons - manque de transparence, coût non anticipé, absence de vision globale - nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Je vous remercie.


9- Organismes de gestion de l'enseignement catholique (Ogec) - Attribution de subvention d'aide à la restauration pour les cantines scolaires privées 2025/2026

Intervention Claire Schweitzer


Monsieur le Maire, chers collègues,

Vous nous demandez, comme chaque année, de délibérer sur le versement d’une subvention à la cantine des élèves scolarisés dans les écoles privées sous contrat d’Angers.

Oui, le Maine-et-Loire est un département où la proportion d’élèves dans le privé est particulièrement élevée. Angers n’est pas en reste, avec 30% des élèves scolarisés dans le privé au 1er degré. Mais rappelons-le : cette subvention n’est pas une obligation légale. Depuis le début de ce mandat, nous demandons que la position de la Ville soit repensée.

Faut-il continuer à verser cette subvention sans condition ? Faut-il l’assortir de conditions strictes, voire d’un protocole avec l’enseignement privé sous contrat, comme le fait la Ville de Nantes ? C’est une piste qu’il est urgent d’explorer.

Pourquoi ? Parce que la répartition public/privé à Angers est un enjeu de mixité sociale. La cantine scolaire pour les écoliers du public est très largement soutenue par la collectivité, même si nous avons des désaccords sur les modalités de calcul et la justice de la grille tarifaire actuelle.

Doit-il en être de même pour les familles choisissant le privé sous contrat ? Notre réponse est claire : pourquoi pas, mais équitablement. Recevoir de l’argent public pour une scolarisation qui évite la sectorisation, donc la carte scolaire, qui bénéficie déjà de nombreux financements publics, qui n’est pas l’école gratuite de la République, doit s’accompagner d’efforts en contrepartie.

L’objectif premier de la carte scolaire est l’équité et la mixité sociale. Or, le privé sous contrat s’y soustrait. L’Indice de Position Sociale (IPS) des écoles privées angevines est en moyenne de 125, bien supérieur à la moyenne nationale (121,5) et surtout à celui des écoles publiques angevines (96). Cet écart se creuse : l’IPS du privé a augmenté (passant de 122,5 à 125 en trois ans), tandis que celui du public stagne. Oui on peut parler de ségrégation sociale scolaire.

Cette réalité doit nous alerter. Comment traiter de manière égalitaire des situations qui ne le sont pas ? Oui, certains établissements jouent le jeu de la mixité, mais ils sont trop rares.

L’argent public doit servir à traiter avec justice et équité les familles de notre territoire. La tarification sociale que nous appliquons pour les cantines publiques en est la juste représentation. Nous demandons donc que les conditions de cette subvention aux familles des écoles privées soient remises à plat, dans le cadre d’un protocole d’accord précis, exigeant un effort réel de ces écoles pour davantage de mixité sociale. Ce protocole devra inclure davantage d’efforts et de transparence de la part des OGEC, notamment sur la tarification sociale ou différenciée en fonction des revenus - une pratique encore trop peu répandue en Maine-et-Loire, à peine 3% des établissements le font. Participer à l’effort collectif pour une ville plus égalitaire, où chacun trouve sa place, sans ségrégation sociale, doit être une condition sine qua none à l’octroi de subventions publiques.

En l’état, nous nous abstiendrons sur cette délibération.


15 - Commission communale d'accessibilité - Rapport annuel d'activité 2024

Intervention de Rachel Capron


Monsieur le Maire, chèr-es collègues,

Nous prenons acte du rapport 2024 de la Commission Communale d’Accessibilité, nous saluons des avancées et  souhaitons remercier les agents du service handicap et accessibilité pour leur travail. Cependant, après avoir consulté des personnes concernées, nous souhaitons souligner plusieurs points préoccupants.

Tout d’abord, rappelons que la loi (article L.2143-3 du CGCT) confie à cette commission une mission essentielle : dresser le constat de l’état d’accessibilité du cadre bâti, de la voirie, des espaces publics et des transports, et proposer des actions pour progresser vers une ville inclusive.Or, le rapport 2024 montre clairement que cette mission reste trop partiellement remplie.

  • Un manque de transparence et d’évaluation

Le Plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics (PAVE) ne comporte toujours aucun vrai bilan quantitatif.Des objectifs sont annoncés, mais il est impossible de savoir combien d’aménagements ont réellement été réalisés, ni où (seuls 7 exemples précis nous sont fournis, les autres données restent très floues). Ce manque de suivi empêche toute évaluation de la politique menée, alors que la loi impose précisément ce contrôle annuel.

  • Une accessibilité des transports en stagnation

En 2024, seul un quai de bus aurait été mis en accessibilité.Un seul, alors qu’il reste près de 500 quais inaccessibles sur le territoire !Cette lenteur est incompatible avec la volonté affichée d’une ville inclusive.Pire, certaines réalisations récentes posent problème : l’exemple de l’arrêt “Les Gares” place Anquetil, dont la pente dépasse les 6,8 %, contre les 5 % autorisés, montre que même les nouveaux aménagements ne respectent pas toujours les normes.

  • Des aménagements urbains non conformes ou sources d’insécurité

Le rapport évoque des opérations, comme la place Kennedy, où nous déplorons des confusions d’usage dans l’espace public, avec un revêtement identique entre trottoir piéton et piste cyclable, ce qui entraîne des circulations dangereuses.Il faut impérativement renforcer la lisibilité et la sécurité des cheminements piétons, notamment pour les personnes en situation de handicap visuel ou cognitif.

D’autre part, les nouvelles bornes de collecte des déchets fermentescibles disséminées partout en ville ne sont pas adaptées aux personnes à mobilité réduite, aux personnes de petite taille ou aux personnes malvoyantes. C’est une anomalie à corriger pour la suite.

  • Un droit à l’information non respecté

Autre point très problématique :l’article L.1111-4 du Code des transports impose de publier sur le site de la collectivité le bilan des travaux d’accessibilité à l’issue de chaque période.Ce bilan doit être accessible à tous, pour permettre aux personnes handicapées de préparer leurs trajets.Or, à ce jour, aucune information publique n’est disponible sur l’état d’avancement des travaux à Angers.C’est une obligation légale non remplie, mais aussi un manquement éthique : le droit à l’information est un pilier de l’égalité d’accès.


En conclusion

L’accessibilité est un droit fondamental et une obligation légale. Elle conditionne l’égalité réelle entre les citoyennes et citoyens, qu’ils soient valides ou non. Rendre la ville accessible à toutes et tous, c’est la rendre plus juste, plus accueillante, plus humaine.

Nous demandons donc :

  • La publication annuelle en ligne du bilan des travaux d’accessibilité, comme l’impose la loi 

  • Un plan chiffré et daté de mise en accessibilité des quais et espaces publics 

  • Et surtout, une accélération des investissements pour faire d’Angers une ville réellement inclusive.

Je vous remercie.


NDLR : Précision sur les 85% des bâtiments dits “conformes” par le maire : sur 234 établissements, “135 (58 %) disposent d’une attestation de conformité à la réglementation et 64 (27 %) sont considérés comme globalement accessibles (1 à 3 aménagements mineurs restent à réaliser).” (source bilan CCA 2024).

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